Au-delà de la banlieue, une communauté face à l’extrême pauvreté
Aux portes d’Antananarivo, à une dizaine de kilomètres de la capitale malgache, se trouve la commune de Tsarafara. Si sa proximité avec la ville pourrait suggérer une certaine aisance, les chiffres et les réalités sociales dressent un tout autre tableau. Comprendre le contexte de Tsarafara, c’est saisir la raison d’être de projets comme celui d’ARTIA.
Une densité de population étouffante
Avec 72 598 habitants sur un territoire de 17 km², Tsarafara présente une densité de 4 270 habitants par kilomètre carré. Pour mettre ce chiffre en perspective, c’est près de cinq fois la densité de la ville de Saint-Germain-en-Laye, en France. Cette forte concentration de population, couplée à une démographie très jeune (49 % des habitants ont moins de 18 ans), met une pression immense sur des infrastructures et des services déjà fragiles.
Des familles luttant pour leur survie
Le véritable cœur du problème réside dans la situation économique des familles. Le document nous révèle les métiers des parents : lingère, femme de ménage, agriculteur, maçon ou vendeur de rue. Des professions indispensables, mais dont la rémunération est terriblement insuffisante.
Les parents de l’EPP (École Primaire Publique) de Tsarafara gagnent en moyenne entre 100 000 et 200 000 Ariary par mois, soit à peine 20 à 40 euros. Pour une famille, ce revenu dérisoire ne permet pas de couvrir les besoins les plus élémentaires : se nourrir correctement, se soigner, et encore moins payer des fournitures scolaires ou les frais liés à l’éducation.
L’impact sur l’éducation
Cette précarité économique est la cause directe des problèmes que l’on observe à l’école. Elle explique la malnutrition des enfants, qui affecte leur développement et leur capacité d’apprentissage. Elle est à l’origine des absences et du faible taux de réussite au CEPE, qui, à son tour, entraîne la déscolarisation et perpétue le cycle de la pauvreté.
Comprendre le contexte de Tsarafara, c’est comprendre que les problèmes de l’éducation sont indissociables de ceux de la pauvreté. C’est dans cette réalité que le projet d’ARTIA prend tout son sens : il ne s’agit pas seulement de donner un repas ou un soutien scolaire, mais d’offrir une planche de salut à une communauté entière, en agissant à la source du problème.



